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Pensez à la fertilisation de vos prairies mais attention à la portance

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La fertilisation azotée permet surtout de satisfaire les besoins des plantes pour une première récolte précoce.

La fertilisation azotée des prairies est un des leviers sur lequel l’éleveur peut jouer pour permettre aux prairies d’exprimer au mieux leur potentiel et d’assurer leur rendement. L’objectif est de couvrir les besoins de la prairie par des apports sous forme minérale pendant la période où la minéralisation des matières organiques n’est pas encore active.

La fertilisation azotée permet surtout de satisfaire les besoins des plantes pour une première récolte précoce.
Celle-ci redémarrera avec le réchauffement du sol au printemps, ce qui pourra fournir des quantités importantes d’azote à partir de la matière organique des fumiers ou composts et du sol.

Quand faire ce premier apport d’azote ?

Arvalis préconise de faire le premier apport d’azote sur des parcelles saines et portantes à partir d’un cumul de sommes de température de 200°Cj à partir du 1er janvier (base 0-18 degrés). Ces 200°Cj sont valable pour les prairies temporaires précoces (type ray-grass, dactyle…), le repère étant entre 250 et 300°Cj pour les prairies plus tardives. Cette année, suite à un mois de janvier plutôt doux, les 200°Cj sont déjà atteint depuis fin janvier et les 300°Cj devraient être atteint mi-février. Arvalis met à votre disposition un outil en ligne vous indiquant la date des 200°Cj en fonction de votre commune : www.datenprairie.arvalis-infos.fr. Au vu des conditions douces, les prairies ayant reçu un apport d’effluent doivent déjà reverdir. Si ce n’est pas le cas, un premier apport d’azote peut être envisagé, mais attention à la portance du sol et au risque de lessivage en cas de précipitation. Il sera avisé de fractionner l’apport pour limiter ce risque.

A quelle dose ?

La quantité d’azote annuelle à mettre sur la prairie  dépend de l’objectif de production, des fournitures du sol, des apports d’effluents et de la part de légumineuses dans la prairie.
Repères de doses recommandées :
- 0 à 30 unités d’azote/ha pour des prairies extensives ou des prairies conduites en fauche tardive
- 30 à 60 unités d’azote/ha pour des pâtures intensives ou des prairies conduites en fauches précoce.
- 60 à 90 unités d’azote/ha pour des prairies temporaires intensives récoltées en ensilage ou enrubannage.

Il est conseillé de fractionner l’apport dès que la dose dépasse 60 unités/ha pour limiter les pertes en cas de fortes précipitations. Sur les prairies riches en légumineuses (plus de 25% de la végétation), la dose peut être diminuée de 30 à 50%. Il ne faut pas apporter d’azote sur de jeunes semis pour favoriser l’implantation des légumineuses. L’assimilation des engrais est très fortement limitée dans les prairies permanentes où le pHeau 0-5cm est inférieur ou égal à 5, il faut donc y privilégier le chaulage avant la fertilisation. Sur les prairies déprimées il est préférable de faire l’apport d’azote après le déprimage.

Apport de Phosphore et Potasse

Ces deux éléments favorisent le développement des légumineuses et permettent de mieux valoriser l’eau et l’azote en développant le système racinaire. Leur apport peut être couplé avec celui de l’azote dans le cas d’une fertilisation minérale. Dans le cas d’apports réguliers d’effluents d’élevage (10-15 t/ha de compost ou 15-20 t/ha de fumier), des études de l’INRA montrent que moins de 15% des parcelles suivies étaient déficitaires en PK, un apport supplémentaire est donc souvent superflu. Dans tous les cas, un apport de plus de 60 unités/ha/an de P et de plus de 200 unités/ha/an de K sont inutiles car ils n’apporteront pas de production d’herbe supplémentaire.

L’apport d’azote va accélérer la pousse de l’herbe, mais son utilisation ne se justifie que si l’herbe est ensuite exploitée au bon moment pour éviter la perte par sénescence.

Les indices de nutrition

Les indices de nutrition traduisent ce que les plantes sont capables de puiser dans le sol en N, P et K. La mesure des indices de nutrition permet de savoir si vos pratiques de fertilisation correspondent aux besoins de votre prairie. Pour les prairies permanentes  cette analyse est plus fiable que l’analyse de sol. Elle se fait généralement en avril lorsque les conditions de pousse de l’herbe ne sont pas limitantes. Elle permet de comparer les teneurs en PK de l’herbe à des références. Il est intéressant d’analyser quelques parcelles, notamment si vos apports sont inférieurs aux exportations.

La détermination des indices se fait par dosage des éléments présents dans l'échantillon d'herbe, en laboratoire. Cette analyse vous permettra de réajuster vos pratiques en cas de carence ou de sur-fertilisation pour un coût d’environ 30€.
Au vu du protocole et du matériel nécessaire, l'intervention d'un technicien peut être nécessaire. N’hésitez pas à contacter les conseillers fourrages pour plus de précision et pour recevoir le protocole de prélèvement.


Sébastien Petitprez

 

Programme réalisé avec le soutien financier du CasDAR.